Suite à la très belle émission passée sur Arte sur le « Bonheur au travail » en février 2015* , Alexandre Gérard, PDG de Chronoflex, a publié un article sur son blog intitulé « alerte générale ». Il témoigne du fait qu’il voyait venir à lui quantité de chefs d’entreprises « avec des étoiles dans les yeux » désireux de libérer leur entreprise. Belle intention !

Attention ! dit-il avec justesse : libérer son entreprise implique d’abord de se libérer de l’emprise de son Ego de leader. Alexandre Gérard les interpelle en les invitant à se demander d’abord « quoi arrêter de faire » plutôt que « comment faire ». Ah la fameuse demande… de recettes, de boîte à outils pour se rassurer… Encore un besoin de contrôle qui affleure.

Or justement, une entreprise agile repose au contraire sur le lâcher prise, sur une certaine forme de « non-agir » comme le formule si bien le sinologue et philosophe François Julien. Ce non-agir n’est pas rien faire, mais consiste plutôt à agir au bon niveau. En l’occurrence, c’est d’abord la capacité à laisser de la liberté aux gens, leur ficher la paix pour qu’ils fassent bien leur travail. Croire qu’en faisant cela, ils exerceront leur responsabilité en mobilisant leur intelligence et celle du collectif.

Le rôle du leader devient plus celui d’un visionnaire qui cherche à inspirer pour que chacun arrive à dépasser ses peurs, à démultiplier son inventivité, à donner le meilleur. Sa valeur ajoutée se recentre alors sur de fortes interpellations, pour insuffler « le dehors dedans » selon l’expression de JF Zobrist, ancien directeur de la Favi, et favoriser de véritables innovations.

Vous trouverez ci-dessous quelques unes des entreprises qui ont tenté cette expérience de diverses manières. Elles peuvent nous inspirer….
wordsaladNB : Ces entreprises ne sont pas toutes identifiées comme « entreprises libérées ». Cette expression est le titre d’un livre de Tom Peters publié en 1993. Elle a été reprise et vulgarisée avec bonheur par Isaac Getz (Liberté & Cie). Certaines appartiennent au mouvement très développé outre-atlantique du « Servant-Leadership » à la suite de Robert K. Greenleaf (Starbucks, Chateauform’, Whole Foods, SoutWestAirlines, Marriott…), d’autres sont juste originales dans ce qu’elles proposent et challengent nos modèles actuels (John Lewis, SEW…). A approfondir.

 

 

 

 

 

 

 

*https://youtu.be/gkBJyLBrSMo?list=PLmfiCnVD2LL7lO-0k_7ZgVGVdIe4Mlzqk