Qu’est-ce qui incline l’homme à vouloir contrôler, en particulier quand les choses ne se passent pas comme il le souhaite ? Pour avoir posé cette fois de maintes fois à des managers, la réponse est souvent : « pour se rassurer ». Effectivement selon Will Schutz (L’Elément Humain) le contrôle répond à la peur de se sentir incompétent, impuissant voire humilié.
Nous cherchons souvent dans nos entreprises à avoir le contrôle des résultats mais aussi par rebond sur les hommes. Combien de fois ai-je entendu cette invective : « Assure-toi que tout est sous contrôle ! ». Plusieurs stratégies permettent d’y parvenir : le reporting à l’excès, le flicage en sont des illustrations, mais aussi plus régulièrement un style de management hyper-directif ou hyper-persuasif. L’autoritarisme aussi bien que la manipulation sont des tentatives de contrôle sur les personnes. Le premier est cash, le second est plus relationnel mais tout autant contrôlant.
Plus profondément le contrôle sur les personnes procède souvent de croyances fondamentales ancrées en nous par notre histoire, notre éducation depuis que nous sommes enfants… Ces croyances sont que l’homme laissé à lui-même est menteur, tricheur, fainéant… bref plutôt mauvais. Il n’est donc pas digne de confiance et il faut donc le surveiller et le pister. Et s’il dérive, on resserre les boulons.
D’autres réponses existent… Si comme Jean-françois Zobrist (FAVI) nous osions considérer que « l’homme est bon », qu’est-ce que cela pourrait changer dans nos pratiques managériales ? Il ne s’agit pas d’un idéalisme béat et naïf mais d’un pari… Regarder l’homme comme capable d’initiatives, de se responsabiliser, de trouver des solutions, de faire appel à sa créativité. L’effet Pygmalion pourrait alors s’avérer payant. En tout cas chez Favi, mais aussi chez Semco, Patagonia, Poult, Sol, Chronoflex, Lippi, Southwest Airlines, les Hôtels Mariott (et tant d’autres) cela s’est vérifié. Non seulement la croissance est au rendez-vous mais en plus les gens y sont heureux et fidèles à leur entreprise.